HamroClass Preloader

En Afrique, le taux de pauvreté a diminué, mais le nombre de pauvres a augmenté

Une fécondité élevée freine la réduction de la pauvreté

Malgré des progrès substantiels dans la réduction de la mortalité des moins de cinq ans (de 172,3 décès pour 1 000 naissances vivantes en 1995 à 78,3 en 2016), le taux de fécondité total (TFT) de l’Afrique reste élevé, avec 4,8 naissances par femme. La transition démographique de l’Afrique est, par conséquent, lente et sa croissance démographique élevée (2,7 % par an) (Canning, Raja et Yazbeck, 2015). Pourtant, l’accélération de la réduction de la fécondité en Afrique peut jouer un rôle important dans la réduction de la pauvreté, en influençant à la fois la croissance du produit intérieur brut (PIB) par habitant et l’effet de cette croissance sur l’évolution de la pauvreté.  

Les cas du Botswana et, plus récemment, de l’Éthiopie sont éclairants, même s’ils ne prouvent aucune causalité. Au Botswana, le TFT a diminué de 2,5 enfants par femme sur une période de 24 ans (1985 à 2009), tandis que le taux de pauvreté a chuté de 43 % à 18 %. Plus récemment, l’Éthiopie a également enregistré une rapide diminution de son TFT (de 7,0 à 4,3 entre 1995 et 2015) ainsi qu’une forte réduction de la pauvreté (de 67 % à 26 %) grâce à une approche combinant l’éducation, la santé et le planning familial, et des opportunités économiques.

Profil de la pauvreté en Afrique

Telle qu’elle est actuellement évaluée, la pauvreté est mesurée au niveau des ménages, parce que c’est ainsi que les données sur la consommation sont recueillies. On suppose que les membres d’un même ménage partagent tout à parts égales.  Avec cette importante réserve à l’esprit, les données disponibles suggèrent que la pauvreté enfantine est particulièrement répandue en Afrique. Presque la moitié des pauvres d’Afrique ont moins de 15 ans. Cela n’a rien d’étonnant. Avec un taux de 2,7 % par an, la croissance démographique de l’Afrique reste élevée et sa population est principalement jeune (43 % ont moins de 15 ans). La plupart des enfants vivent dans de grands ménages, qui ont tendance à être plus pauvres.  La pauvreté enfantine favorise la malnutrition et affecte négativement les résultats scolaires et, par conséquent, le potentiel de revenus à long terme des pauvres ainsi que les chances de sortir de la pauvreté à l’âge adulte (voir Fondamentaux 1, « Piège du développement humain en Afrique »). Dans la lutte contre la pauvreté, il est donc nécessaire de mettre davantage l’accent sur les grands ménages, à la fois pour réduire la pauvreté aujourd’hui et pour renforcer la capacité des enfants pauvres à sortir de la pauvreté à l’âge adulte.